Métastases hépatiques synchrones dans le CCR : conduite à tenir vis-à-vis du primitif

Objectifs pédagogiques

  • Définir le risque de complications de la tumeur primitive sous chimiothérapie
  • Définir le risque de complications de la colectomie en situation métastatique
  • Définir l’impact de la colectomie sur la survie en situation métastatique
  • Définir l’impact de la colectomie sur la qualité de vie en situation métastatique

Conflit d’intérêt

Aucun

Mots-clés : cancer du côlon, métastases hépatiques synchrones non résécables, colectomie

Introduction

Au moment du diagnostic, 20 à 25 % des patients porteurs d’un cancer colorectal ont des métastases synchrones, principalement hépatiques. Dans la majorité des cas (75-80 %), ces métastases sont jugées non résécables et le seul traitement ayant démontré un bénéfice en terme de survie et de qualité de vie repose sur l’association d’une chimiothérapie systémique et d’une biothérapie (anticorps anti-VEGF (bevacizumab/Avastin®)) et anticorps anti-EGFR (cetuximab/Erbitux® et panitumumab/Vectibix®) [1].

Lorsque le cancer colique est symptomatique (sub-occlusion, hémorragie, abcès, perforation), il existe un consensus pour faire la colectomie avant de débuter la chimiothérapie. À l’inverse, chez les patients porteurs d’un cancer colique asymptomatique avec métastases hépatiques synchrones non résécables, l’attitude à adopter (colectomie suivie de chimiothérapie ou chimiothérapie première, tumeur primitive en place) reste débattue [2-4]. Aucune étude randomisée ne permet de répondre à cette question. Le but de cette présentation est de faire le point sur les données disponibles dans la littérature pour guider le choix du traitement de première intention chez ces patients en se focalisant sur quelques questions :

  • Définir le risque de complications de la tumeur primitive sous chimiothérapie ;
  • Définir le risque de complications de la colectomie en situation métastatique ;
  • Définir l’impact de la colectomie sur la survie ;
  • Définir l’impact de la colectomie sur la qualité de vie ;

Quel est le risque de complications liées à la tumeur primitive laissée en place sous chimiothérapie ?

De nombreuses études ont évalué le risque de complications locales liées à la tumeur primitive laissée en place sous chimiothérapie (Tableau I) [5-15]. Ce risque est de 15 à 25 % et est essentiellement représenté par le risque occlusif. Dans les études plus récentes portant sur un grand nombre de patients et dans lesquelles les patients étaient traités par des chimiothérapies efficaces (oxaliplatine, irinotécan, biothérapies), ce risque était compris entre 11 et 22 % et pourrait s’expliquer par la réponse tumorale observée sur la tumeur primitive après chimiothérapie. Le risque de colectomie en urgence pour complications locales liées à la tumeur primitive en place varie de 7 à 16 %. Aucun facteur prédictif de chirurgie en urgence n’a pu être identifié [10]. Très récemment, une étude de phase II monobras incluant 86 patients OMS 0-1 porteurs d’un cancer colique avec métastases synchrones non résécables et traités par chimiothérapie de type FOLFOX-bevacizumab, a montré que le taux de complications majeures (définies comme tout événement en rapport avec la tumeur primitive sous chimiothérapie et nécessitant une chirurgie ou provoquant le décès du patient) était de 14 % (avec 10 interventions et 2 décès) [13]. Dix des douze complications majeures (83.3 %) étaient survenues dans les 12 mois suivant le début du traitement. Parmi les patients opérés en urgence pour complication de la tumeur primitive sous chimiothérapie, la mortalité opératoire était de 10 % et le taux de stomies définitives de 30 %. Deux patients supplémentaires ont été traités de façon conservatrice pour une occlusion digestive.

Tableau I. Risque de complications de la tumeur primitive en place sous chimiothérapie

n Complications Chirurgie en urgence
Sarela (2001) 24 29 % 21 %
Ruo (2003) 103 29 % 29 %
Tebbut (2003) 82 23 % 10 %
Benoist (2005) 27 15 % 15 %
Evans (2009) 52 23 % 2 %
Poulsides (2009) 233 11% 7%
Karoui (2010) 37 32% 16%
Seo (2010) 83 15% 8%
Mc Cahill (2012) 86 20% 16%
Yun (2014) 198 11% 3%
Suarez (2015) 125 20% 14%

Deux études récentes [12, 16] ont comparé les taux de complications digestives chez les patients colectomisés à ceux des patients traités par chimiothérapie, tumeur primitive en place. Dans ces deux études (étude coréenne, étude française FFCD 9601), le taux de complications digestives n’était pas différent entre les groupes (Fig. 1).

Étude coréenne [12]

Groupe résection Groupe chimiothérapie p
Délai médian de survenue 34 (24-257) 7 (2-32) <0.001
Complications intestinales (%) 29 (20.2) 17 (20.5) 0.951
Occlusion 21 (14.6) 13 (15.2) 0.826
Péritonite 0 1(1.2) 0.366
Fistule 1 (0.7) 0 1.000
Hémorragie 7 (4.9) 3 (3.5) 0.750

Étude française FFCD 9601 [16]

Groupe résection
(n=156)
Groupe Sans
résection (n=60)
p
Toutes toxicités de grade 3-4 (%) 58 (37) 20 (33) 0.57
Admission pour problème gastrointestinal (%) 11 (7) 3 (5) 0.22
Admission pour problème non lié à la chimiothérapie 62 (40) 25 (42) 0.82
Admission pour chirurgie (%) 5 (3) 4 (7) 0.15
Admission pour occlusion (%) 7 (4) 0.19

Figure 1. Études comparant le taux de complications digestives des patients colectomisés à ceux traités par chimiothérapie tumeur primitive en place

En résumé : Le risque de complications de la tumeur primitive sous traitement est de 11 à 22 % et est principalement représenté par le risque occlusif. Le risque de complications digestives ne semble cependant pas être modifié par la chirurgie de la tumeur primitive

Quels sont les risques de la colectomie prophylactique chez des patients avec des métastases synchrones non résécables ?

Le risque de complications postopératoires après colectomie prophylactique a été rapporté dans de nombreuses études (Tableau II) [7-9, 14, 17-24]. Les taux de mortalité et de morbidité postopératoires étaient en moyenne de 2 à 4 % et de 20 à 30 % respectivement, avec un risque de réintervention pour complications de 0 à 5 %, des durées médianes d’hospitalisation de 6 à 22 jours et un taux de stomie pouvant atteindre 30 %. Les principales complications chirurgicales rapportées étaient des occlusions (13 %), des hémorragies (1.5-4 %) et des abcès de paroi (5.5-10.6 %) et des infections urinaires (2.4-6.1 %). Le taux élevé de complications postopératoires en situation métastatique rend compte du risque élevé de retarder la mise en route de la chimiothérapie, voire de ne pas pouvoir l’administrer [8].

Tableau II. Complications postopératoires après colectomie en situation métastastique avec métastases synchrones non résécables

n Mortalité (%) Morbidité (%)
Scoggins (1999) 66 5 30
Rosen (2000) 120 6 22.5
Tebbutt (2003) 280 ND 13
Benoist (2005) 32 0 19
Stelzner (2005) 128 11.7
Evans (2009) 45 16 ND
Kleespies (2009) 233 4.7 46
Mik (2010) 52 7.7 40
Stillwell (2011) 379 9.2 48.3
Yun (2014) 259 1 10
Ahmed (2015) 521 2 20
Zhou (2016) 1802 2 31

Ces résultats nécessitent cependant d’être interprétés avec prudence car ils sont issus d’études rétrospectives, avec de longues périodes d’inclusion et ne tiennent pas compte des progrès effectués tant dans le domaine de la prise en charge périopératoire (immunonutrition par exemple) et que dans celui de la technique chirurgicale (laparoscopie). Enfin, les études rapportant les taux de complications après colectomie palliative portaient sur des populations hétérogènes de patients non sélectionnés alors qu’il est clairement établi que certains paramètres (âge > 70 ans, dénutrition pré-opératoire, comorbidités neurologiques, vasculaires et respiratoires) sont des facteurs de risque indépendant de mortalité postopératoire [25]. Dans deux études [20, 22], chez des patients colectomisés en situation métastatique, l’âge ≥ 70 ans, la présence d’une tumeur primitive localement avancée, sa localisation rectale, la présence de métastases extra-hépatiques, l’envahissement hépatique > 50 % et la présence de plus d’une comorbidité étaient les principaux facteurs de risque de mortalité postopératoire.

La présence de métastases synchrones est un facteur de risque reconnu de mortalité postopératoire en chirurgie colorectale. Dans une étude issue des données PMSI [25] et portant sur 22 359 résections colorectales, la présence de métastases synchrones était un facteur de risque indépendant de mortalité postopératoire en analyse multivariée (p < 0.001, OR = 2.63). Dans une étude suisse prospective récente [26] portant sur 500 résections colorectales, les auteurs ont évalué l’impact de la présence de métastases synchrones sur le taux de fistules anastomotiques. Ce risque était de 1.7 % pour les tumeurs de stades I à III et de 6.3 % pour les tumeurs de stade IV. Dans cette étude, la présence de métastases synchrones était un facteur de risque indépendant en analyse multivariée de fistule anastomotique (p = 0.001, OR= 4.4).

En résumé : La présence de métastases synchrones augmente la morbidité de la colectomie. Chez des patients sélectionnés (âge < 70 ans, pas de dénutrition, comorbidité limitée, bilan hépatique normal, absence de maladie métastatique extra-hépatique, envahissement hépatique < 50 %), la colectomie laparoscopique est associée à une morbidité faible même en situation métastatique. Ce risque de complications post opératoires est identique au risque de complications de la tumeur primitive sous chimiothérapie.

Le choix entre colectomie première ou chimiothérapie sans réséquer la tumeur primitive influence-t-il le pronostic ?

De nombreuses études ont spécifiquement comparé la résection suivie de chimiothérapie vs chimiothérapie, tumeur primitive en place en terme de survie (Tableau III) [16, 27-30]. Il s’agissait d’études rétrospectives pour la majorité d’entre elles. Venderbosch et al. [27] ont rapporté une analyse rétrospective faite à partir de 2 essais de phase III de 1re ligne métastatique (essais CAIRO1 et CAIRO2). Dans l’essai CAIRO1, la résection de la tumeur primitive était associée à une augmentation de la survie globale (16.7 vs 11.4 mois ; HR=0.61 ; p < 0.0001) mais aussi de la survie sans progression (6.7 vs 5.9 mois ; HR=0.74 ; p = 0.004) (Tableau III). Ces résultats étaient similaires dans l’essai CAIRO2, que ce soit pour la survie globale (20.7 vs 13.4 mois ; HR=0.65 ; p < 0.0001) ou la survie sans progression (10.5 vs 7.8 mois ; HR=0.78 ; p = 0.014). En analyse multivariée, la résection de la tumeur primitive était un facteur pronostic indépendant dans l’essai CAIRO2, ainsi que dans l’essai CAIRO1 pour les patients ayant un site métastatique unique. Ferrand et al. [16] ont étudié 216 patients inclus dans l’essai de phase III FFCD 9601. La survie globale à 2 ans ainsi que la survie sans progression à 6 mois étaient significativement plus importantes dans le groupe « résection » (24 % vs 10 %, p < 0.0001 et 38 % vs 22 %, p = 0.001 respectivement). Le gain de survie globale était de 6.8 mois. Ces résultats restaient significatifs lorsque l’analyse excluait les 49 patients avec un cancer du rectum. En analyse multivariée, la résection de la tumeur primitive était le facteur indépendant le plus significatif pour l’augmentation de la survie globale (HR = 0.42 ; IC95 % : 0.30-0.60 ; p < 0.0001). Quatre facteurs étaient associés à une survie plus courte dans cette étude : un indice de performance faible, des sites métastatiques multiples, une tumeur localisée au niveau du côlon proximal et un taux élevé de phosphatases alcalines. Dans un travail récent portant sur 4 essais poolés de phase III de chimiothérapie en 1re ligne, Faron et al. [30] rapportent des résultats comparables avec un bénéfice de la colectomie sur la survie globale des patients. Ce bénéfice n’était pas retrouvé chez les patients avec un taux d’ACE > 600 ng/ml.

Tableau III. Impact de la colectomie sur la survie en situation métastatique

Traitement n patients Survie (mois)
Venderbosch S (2011)
(CAIRO1)
Chirurgie
Chimio
258 (65%)
141 (35%)
16,7
11,4*
Venderbosch S (2011)
(CAIRO2)
Chirurgie
Chimio
289 (65%)
159 (35%)
20,7
13,4*
Ferrand F (2013)
(FFCD 9601)
Chirurgie
Chimio
156 (72%)
60 (28%)
16,3
9,5*
Gresham G (2014) Chirurgie
Chimio
378 (73%)
139 (27%)
17,9
7,9*
Yoon YS (2014) Chirurgie
Chimio
195 (75%)
66 (25%)
21
10*
FaronMet al, (2015)
(4 essais poolés)
Chirurgie
Chimio
478 (59%)
332 (41%)
19
13*

*p<0.05

Les résultats de ces principales études doivent être nuancés par les importants biais de sélection qu’elles comportent. Les patients inclus dans le groupe « résection » ont en général un meilleur état général, moins de dénutrition et moins de tumeurs localisées au niveau du rectum. Ils avaient également une survie spontanée plus favorable, avec un nombre de métastases hépatiques plus faible, moins de sites métastatiques envahis, un taux de phosphatases alcalines ou de LDH moins augmenté et un taux d’ACE moins élevé. Enfin, l’analyse rétrospective des essais randomisés de 1re ligne métastatique, ont exclus, dans le groupe chirurgie, les patients qui n’ont pas eu de chimiothérapie en raison des complications postopératoires. Ces nombreux biais expliquent les résultats discordants des méta-analyses des études rétrospectives (Tableau IV) [2, 4, 28, 31-34].

Tableau IV. Résultats des méta-analyses avec score de propension évaluant l’impact de la colectomie sur la survie en situation métastatique

n Bénéfice de la colectomie Nbre de mois supplémentaires
Stiwell AP (2010) 1 062 OUI +6
Ahmed S (2013) 12 416 OUI +3.8
Gresham G (2014) 517 OUI +10
Ishihara S (2014) 1 982 OUI +7.6
Scheer MG (2008) 850 NON
Cirocchi R (2012) 1 086 NON
Wilkinson K (2015) 3 084 NON

En résumé : Aucune étude randomisée n’a démontré formellement le bénéfice de la colectomie en terme de ­survie en situation métastatique. Plusieurs essais sont en cours (Fig. 2). Néanmoins l’analyse rétrospective d’essais prospectifs semble montrer un bénéfice chez des patients sélectionnés (Bon état général, faible envahissement hépatique, 1 seul site métastatique).

Figure 2. Essais randomisés de phase III en cours évaluant l’impact sur la survie de la colectomie en situation métastatique.

Pays Début OP n M non résécables
PRODIGE 30
(Colon –MKaroui)
GRECCAR 8
(Rectum – E Cotte
France 2014
2 15
SG 2 ans 278
252
sauf carcinose, SNC, os
CCRe-IV Espagne 2013 SG 2 ans 2011 sauf carcinose, SNC, os
CAIRO 4 Hollande 2012 SG 360 M+
SYNCHRONOUS Allemagne
Autriche
2011 SG 2 ans 800 sauf carcinose
NCT01978249 Corée 2013 SG 2 ans 480 sauf carcinose
NCT02149784 Chine 2014 SG 3 ans 480 M+

Le choix entre colectomie première ou chimiothérapie sans réséquer la tumeur primitive influence-t-il la qualité de vie ?

Aucune étude n’a évalué l’impact de la colectomie sur la qualité de vie des patients en situation métastatique. À court terme, chez des patients asymptomatiques, ce bénéfice est inexistant. À moyen et long terme, le bénéfice doit être évalué tout en sachant qu’après colectomie 20 à 25 % des patients présentent des troubles intestinaux (diarrhée, constipation, gaz +++). Chez les patients porteurs d’un cancer du rectum, le « bénéfice » de la proctectomie sur la qualité de vie ne semble pas raisonnable compte tenu du risque de troubles digestifs secondaires à l’intervention (fractionnement des selles), de troubles sexuels ou urinaires. Le taux important de complications postopératoires observé après résection rectale, la nécessité d’une stomie de protection pour les anastomoses colorectales basses ou coloanales et les troubles fonctionnels secondaires à l’intervention (digestifs, sexuels, urinaires) sont autant d’arguments qui plaident en faveur de la conservation rectale (et donc de la non intervention) chez les patients porteurs d’un cancer du rectum avec métastases non résécables.

En résumé : Aucune étude n’a démontré un bénéfice de la colectomie en terme de qualité de vie.

Conclusions et perspectives

L’intérêt de la résection première de la tumeur primitive avant de mettre en route la chimiothérapie chez les patients porteurs d’un cancer colique asymptomatique avec métastases synchrones non résécables reste controversé.

Chez les patients en bon état général (OMS 0-1, comorbidités limitées), avec une maladie métastatique limitée au foie, la colectomie première est associée à une morbidité faible et pourrait améliorer la survie. Ces données doivent cependant être validées par une étude prospective randomisée. Une étude de phase III (Prodige 30) comparant l’impact des deux stratégies (colectomie première oui vs non) sur la survie globale à 2 ans (objectif principal) est en cours en France. Sur l’hypothèse d’une différence de survie globale à 2 ans de 15 % (OR 0.65, test bilatéral) avec 40 % vs 55 %, 278 patients doivent être inclus.

À l’inverse, chez les patients avec un état général altéré, des comorbidités importantes et des métastases extra-hépatiques, la colectomie est associée à un risque opératoire élevé et son impact sur le pronostic est discutable. Dans ce groupe de patients, la chimiothérapie (ou un traitement symptomatique) en laissant la tumeur primitive en place semble l’option la plus raisonnable.

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Les Quatre Points forts

  1. Le risque de complications de la tumeur primitive sous chimiothérapie est de 11 à 22 %, il est principalement représenté par le risque occlusif et n’est pas influencé par le type de chimiothérapie.
  2. La chirurgie en urgence pour complications de la tumeur primitive sous chimiothérapie ne peut pas être prévenue, elle est associée à une mortalité élevée et à un risque de 30 % de stomie définitive.
  3. La colectomie en situation métastatique est associée à une morbi-mortalité acceptable lorsqu’elle est réalisée chez des patients sélectionnés (OMS 0-1, < 70 ans, absence de dénutrition, absence de comorbidité majeure, absence de maladie métastatique extra-hépatique) et lorsqu’elle est réalisée par laparoscopie.
  4. La résection de la tumeur primitive semble améliorer la survie des patients sélectionnés (OMS 0-1, peu de comorbidités, absence de maladie métastatique extra-hépatique) mais ce bénéfice n’est pas démontré.