Ne changeons rien aux recommandations françaises sur la surveillance des polypes !

Sujet

Une étude contrôlée randomisée multicentrique menée par une équipe japonaise de Tokyo (Matsuda T et al.), a évalué la validité d’un intervalle de surveillance de 3 ans proposé pour la coloscopie de contrôle en cas d’antécédent personnel de polypes recto-coliques adénomateux en particulier pour la détection des lésions non polypoïdes.

Méthode

Les patients étaient explorés avant l'inclusion par 2 coloscopies à un an d'intervalle permettant de réséquer tous les adénomes , puis  étaient randomisés en deux groupes : groupe 1 (n=1087, contrôle à 1 an, puis à 3 ans) et groupe  2 (n=1079, contrôle à 3 ans). Le critère principal de jugement était l’index des lésions (ILs) : dysplasie de bas grade de plus de 10 mm de diamètre, dysplasie de haut grade et cancer invasif. ,

Résultat

L’incidence des ILs était similaire dans les deux groupes (1,7 versus 2,1 %) avec un test de non infériorité significatif. Il y avait 6 adénomes en dysplasie de bas grade de plus de 10 mm de diamètre, 5 adénomes en dysplasie de haut grade et un cancer invasif dans le premier groupe versus 9 adénomes en dysplasie de bas grade de plus de 10 mm de diamètre et 8 adénomes en dysplasie de haut grade. Morphologiquement, les lésions non polypoïdes étaient prédominantes (62 %, 18/29). 
En analyse univariée, les facteurs de risque de développer des ILs étaient un antécédent personnel de plus de 4 polypes adénomateux et la présence d’antécédents familiaux de cancer du colon.

 

Conclusion

On relève dans cette étude un taux d’adénomes significatifs et de cancers relativement bas probablement en raison de critères restrictifs imposant deux coloscopies à un an d’intervalle avant l’inclusion, ce qui a participé, à notre avis, au nombre important de perdus de vue (plus de 300 patients dans chaque bras).
Faits surprenants de cette étude, ces ILs n’étaient pas majoritairement localisées dans le colon droit(45%)  et les polypes festonnés n’étaient pas pris en compte.
Nos récentes recommandations ne sont fort heureusement pas remises en cause par cette étude!
 

 

 

Auteur : Matsuda T et al 
Rédacteur : Nadia Fathallah