Fistules de Crohn traitées par anti-TNF : c’est mieux d’avoir une réponse radiologique !

Sujet

Une étude anglaise du Saint Mark’s Hospital, rapportée par l’équipe de Yassine LA et al., avait pour but de comparer le taux de rémission clinique et radiologique des lésions fistuleuses périnéales de la maladie de Crohn avant et après l’ère des anti-TNF.

Méthode

Ils ont inclus dans l’étude 270 patients de manière consécutive entre 2000 et 2014. 

Résultat

Les patients étaient répartis comme suit : 90 patients dans le groupe sans anti-TNF et 180 dans le groupe avec anti-TNF (infliximab et adalimumab) dont la moitié également sous immunosuppresseurs. 

Le suivi radiologique a reposé sur une IRM tous les 6 mois pendant deux ans, puis tous les ans. Le suivi médian était de 3 ans. Les fistules étaient majoritairement ano-périnéales et/ou recto-vaginales (96 % des cas). Elles étaient complexes dans 71 % des cas sur les données de l’IRM.

La réponse clinique était significativement plus fréquente dans le groupe anti-TNF (74 vs 62 %), de même que la réponse radiologique (56 vs 28 %). De surcroît, la réponse radiologique était significativement plus fréquente chez les patients traités par infliximab (69 %) par rapport à l’adalimumab (37,5 %). Elle était également plus fréquente pour les fistules simples (47 %) par rapport aux fistules complexes (22 %). Enfin, la durée moyenne de la rémission clinique était de 21 mois en cas de non réponse radiologique versus 36 mois en cas de rémission radiologique associée (différence significative). Seuls,le caractère semi-récent(<5ans) de la MC, des fistules et un traitement par anti-TNF étaient des facteurs indépendants de réponse.

Conclusion

Pas de surprise, les anti-TNF semblent être un facteur indépendant de réponse radiologique en IRM des fistules de Crohn. L’infliximab semble faire mieux que l’adalimumab sans explication donnée par les auteurs. Et la récidive éventuelle est plus tardive en cas de rémission radiologique. Etonnant, les immunosuppresseurs associés aux anti-TNF ne semblaient pas augmenter l’efficacité thérapeutique dans cette étude.

 

Auteur : Yassine LA et al.
Rédacteur : Nadia Fathallah