Désescalade thérapeutique dans les MICI : un début de réponse

Sujet

De nombreuses questions restent en suspens dans les MICI comme celle de la désescalade thérapeutique chez les patients en rémission clinique durable et traités par combothérapie. Le but de ce travail est d’évaluer l’évolution clinique et pharmacocinétique après diminution de moitié de la dose d’azathioprine (AZA) par rapport à des patients l’ayant continué à la même dose ou l’ayant arrêté.

Méthode

Etude prospective ayant inclus des patients suivis pour MICI entre juillet 2013 et 2015 traités depuis au moins un an par combothérapie IFX-AZA naïfs d’IS et d’anti-TNF préalables et en rémission profonde depuis au moins 6 mois. 3 groupes ont été suivis pendant 1 an : un avec diminution de moitié de l’AZA (A), un avec poursuite de la combothérapie (B) et un avec arrêt de l’AZA (C).

Résultat

81 patients ont été inclus. Sur le plan pharmacocinétique, la moyenne des taux résiduels d’IFX restaient stables à l’inclusion et après un an de suivi pour le groupe A (baisse de l’AZA) et B (combothérapie) alors qu’ils baissaient significativement dans le groupe C (arrêt de l’AZA). Sur le plan clinique,11% des patients du groupe A, 8,5% des patients du groupe B et 30% des patients du groupe C ont présenté une rechute clinique (p=0,025).

Conclusion

La diminution de l’AZA après un traitement par combothérapie IFX-AZA initiale dans les MICI n’est pas associée à une évolution clinique ou pharmacologique de l’IFX péjorative par rapport à un maintient de l’AZA à pleine dose mais améliore la tolérance. Cette stratégie est préférable à un arrêt de l’AZA tant cliniquement et pharmacologiquement. Reste à savoir si cette diminution de dose aura un retentissement sur les risques oncologiques de ce traitement.

Romain CORMONS, Bordeaux