Cholestase intrahépatique gravidique : efficacité de l’acide ursodésoxycholique et facteurs prédictifs de réponse au traitement.

JFHOD 2015

Position du problème

La cholestase intrahépatique gravidique est une hépatopathie spécifique de la grossesse, surtout au 2ème et 3ème trimestre, qui touche 2 à 5 % des femmes enceintes. Le symptôme principal est le prurit qui peut être très invalidant. Il s’y associe des anomalies biologiques à type de cytolyse et/ou augmentation des acides biliaires.
Le traitement médical repose sur l’AUDC qui améliore les symptomes cliniques et les anomalies biologiques.
Les facteur prédictifs d’efficacité du traitement restent mal connus. Le but du travail était d’évaluer la réponse à l’AUDC et rechercher des facteurs prédictifs de réponse.

Méthode

Cette étude à été réalisée au CHU de tours de 1999 à 2003. Toutes les patientes enceintes ayant un prurit et une augmentation des acides biliaires et/ou une cytolyse ont été inclues rétrospectivement. Les patientes qui étaient suivies pour une hépatopathie chronique étaient exclues.

Résultat

98 patientes ont été suives avec une apparition du prurit en moyenne à 30 semaines d’aménorrhée. Elles ont reçues de l’AUDC en moyenne pour 30 jours à la dose de 750 mg à 1000 mg/jour.
Le traitement était associé à une amélioration du prurit dans 77% des cas et une normalisation des acides biliaires et des transaminases dans 40% des cas.
La réponse au traitement était rapide, environ 7 jours, et la réponse maximale était obtenue en 2 semaines sans échappement jusqu’à l’accouchement.
Selon le critère de jugement  » diminution de 50% des ALAT »: un antécédent de cholestase gravidique était associé à une mauvaise réponse, et un taux d’ALAT > 175 avant traitement était associé à une meilleure réponse.

Conclusion

Le traitement par AUDC de la cholestase intrahépatique gravidique permet une amélioration du prurit et des transaminases avec une bonne tolérance. Un taux ALAT > 175 avant traitement est un facteur de meilleure réponse.

ERARD, D