Dupilumab dans l’oesophagite à éosinophiles : le petit nouveau fonctionne mais…

Position du problème

L’oesophagite à éosinophiles (OeE) est une maladie inflammatoire chronique de l’œsophage. Les corticostéroïdes (CST) sont le traitement le plus efficace, mais au moins 20% de patients sont non répondeurs et l’observance peut être mauvaise. Le dupilumab (DP) est un anticorps monoclonal anti IL-4 et IL-13, ciblant également l’inflammation, d’administration hebdomadaire, ayant déjà obtenu l'AMM en France dans l’asthme et la dermatite atopique.

Méthode

Il s’agit d’un essai randomisé contrôlé multicentrique, DP 300 mg par semaine en sous cutané versus placebo. L’utilisation antérieure éventuelle de corticostéroïdes était recueillie. Les critères de jugement principaux étaient le taux de patients en rémission histologique (≤6 éosinophiles/HPF) et la modification du Dysphagia Symptom Questionnaire (DSQ) à la semaine 24.

Résultat

122 patients étaient inclus dans le groupe DP, parmi lesquels 84 avaient déjà été exposés aux CST, 118 dans le groupe placebo (87). La différence d’efficacité versus placebo était de 57% en cas d’exposition antérieure aux CST (p<0,0001) (y compris en cas d’échec ou d’intolérance antérieure aux CST (46%, p<0,0001)), 47% dans le cas contraire (p=0,0002), en faveur du DP. Le DSQ était abaissé dans le groupe DP, mais la significativité n’était atteinte qu’en cas d’exposition antérieure aux CST (p<0,0001). Les taux bruts d'efficacité et la tolérance n'étaient pas précisés dans la présentation.

Conclusion

Cet essai montre la supériorité du dupilumab versus placebo dans l’œsophagite à éosinophiles à la semaine 24, y compris en cas d’échec des corticoïdes. Cependant, les taux d’efficacité sont inférieurs aux corticoïdes pour un coût bien plus élevé. Il reste une piste intéressante en cas d’échec des autres thérapeutiques et chez des patients ayant d’autres indications au dupilumab, dans l'attente de nouvelles molécules.

Blandine VAUQUELIN