Cirrhose et infection à BMR (bactérie multi-résistante) dans le monde

Position du problème

La prévalence des infections à BMR chez les cirrhotiques augmente, limite l'efficacité des antibiotiques classiques et est responsable d'un surcroit de mortalité. L’objectif principal de ce travail est d’étudier l’épidémiologie et les conséquences des infections bactériennes ou fongiques résistantes chez les patients cirrhotiques hospitalisés.

Méthode

Les patients cirrhotiques hospitalisés et ayant une infection bactérienne ou fongique ont été inclus dans 46 centres à travers le monde. Les données démographiques, microbiologiques et les traitements reçus ont été recueillis au diagnostic et tout au long de l’hospitalisation. Ils ont été suivis jusqu’à leur transplantation, leur décès ou leur sortie. Les bactéries multi résistantes sont définies par l’existence d’une résistance à au moins deux classes d’antibiotiques.

Résultat

1302 patients ont été inclus. L' infection d'ascite, urinaire ou pulmonaire étaient les plus fréquentes. La prévalence globale de BMR était de 34%. Les facteurs de risques indépendants d'infection à BMR étaient : l'Asie, l’utilisation d’antibiotiques dans les 3 mois précédents, l'infection liées au soins et le site de l'infection (cutanée, pulmonaire et urinaire). L'utilisation de norfloxacine n'était pas associée à ce risque. L’infection à BMR était associée à une surmortalité hospitalière.

Conclusion

Une meilleure connaissance de l'épidémiologie des infections bactériennes chez les patients cirrhotiques à travers le monde permet de développer des stratégies thérapeutiques différentes en fonction des pays et souligne l'importance de développer de nouveaux antibiotiques ciblant les infections à BMR. La connaissance des facteurs de risques permet également de limiter les infections à BMR et d'améliorer la survie de ces patients.

Julia Roux, Créteil